4 - Etienne fils d'Albert
La descendance d'Albert Beauquis
4 - Le mariage d'Etienne
o Pierre BEAUQUIS 1697-/1729
&1756 Françoise FRANCOZ ca 1700-1774/
o Claudine BEAUQUIS 1700-1723
o Claude BEAUQUIS 1702-/1729
o Anne BEAUQUIS 1705-1772 &1724 Claude MAURIN ca 1690-/1766
o Benoit BEAUQUIS 1709-1765
Albert connaitra
les mariages de 3 de ses enfants :
- Anne en 1724
- Etienne en en 1729
- Jean Baptiste en 1735
4 - Etienne BEAUQUIS et Françoise PIN
* * * * *
Etienne BEAUQUIS,
fils ainé d’Albert, se marie le 26
septembre 1729 à Montmélian avec Françoise PIN. Le père de celle-ci était
maître des charpentiers du château de Montmélian.
Etienne a 30 ans. Françoise
a 34 ans et elle est déjà veuve depuis un an de Laurent Carraz,
maréchal-ferrant, avec qui elle s’était mariée à l’âge de 16 ans et dont elle a
déjà eu 8 enfants, 4 filles et 4 garçons.
En 1728, après le
décès de son mari, Françoise Pin émet une requête pour obtenir la tutelle de
ses 4 fils encore vivants âgés respectivement de 12, 10, 8 et 1 an (à la
mamelle). Il s’ensuit alors une procédure d’une quinzaine de jours menée
par les notaires au domicile de Françoise Pin, veuve Carraz, Rue Dessous,
Faubourg de la Chaine à Montmélian, avec premièrement cachettement (mise
sous scellé) par des « bandes de papier blanc et sceaux de cire rouge »
sur tout le mobilier pouvant renfermer des biens (garde-robes, coffres) en
prenant bien soin de boucher les trous des serrures. Il est aussi dressé un
inventaire précis des autres meubles, accessoires de cuisine, de la cave et d’une
liste conséquente du matériel et des fournitures de la boutique
(atelier) de Laurent Carraz
Après l’accord
d’obtention de la tutelle, sous caution de son beau-frère et de son cousin, elle
est déclarée « bonne mère » et ses biens sont décachettés. Il
s’en suit un nouvel inventaire du linge de la famille qui était sous scellé, un
inventaire de tous les papiers personnels du couple (copies de testaments, contrats
et quittances) et de la description des biens immeubles.
Un an plus tard, le
17 septembre 1729, les notaires se transportent à nouveau Rue Dessous dans le
faubourg de la Chaine au domicile de Françoise Pin, pour rédiger son contrat
dotal avec Etienne Beauquis.
Selon la coutume,
dans l’acte c’est l’épouse qui présente sa dot en premier. Françoise Pin semble
relativement indépendante car elle constitue elle-même sa dot en versant deux
titres de créances de 422 livres et 42 livres qu’elle détient de son père François
Pin décédé.
Elle verse ensuite directement
128 livres Savoie payées en « 2 pièces de 4 pistoles d'Espagne de bon or
et bon poids », tous ses biens meubles et immeubles provenant aussi de
l'héritage de son premier époux selon l’inventaire qui suit et la récolte des
vignes situées à la Maladière qu'elle a fait cultivées dans l’année.
Soit une dot constituée
d’une somme totale d’environ 600 livres et d’un apport en nature qui démontrent
d’une bonne aisance financière pour l’époque.
Selon l’usage,
Françoise Pin nomme son futur époux comme procureur de tous ses biens mais en
ajoutant la condition qu’il s’engage à prendre soin de ses 4 enfants. Parmi ces
enfants, on ne retrouvera ensuite que la trace de Nicolas, le cadet, qui sera
témoin lors du mariage d’une de ses nièces.
Lors de ce contrat,
Etienne est assisté de son père dont il doit requérir l’autorisation de se
marier et qui participe à la dotation du ménage.
Mais contrairement à
la tradition selon laquelle le mari apporte la moitié de la somme de l’épouse, Etienne
reçoit de son père, « parce que ce mariage est agréable au dit Albert
fils de feu Claude de Saint Sylvestre » tous ses biens, meubles, or,
argent, créances et droits à condition qu'il l'entretienne sa vie durant, qu'il
verse à sa sœur Anne la dot qui lui a été promise et à ses deux frères Benoit
et Jean Baptiste la somme de 204 livres chacun à son décès.
Ce contrat dotal
devient ainsi une forme de testament d’Albert. Ce document nous indique aussi
que son épouse et tous ses autres enfants sont donc déjà décédés à cette date.
On peut aussi
remarquer l’inégalité du partage de l’héritage entre les enfants, le droit
d’ainesse défavorisant largement les cadets, surtout les garçons, qui devront
s’établir seuls.
L’inventaire
des meubles de Françoise Pin est annexé :
Six sièges en bois noyer en menuiserie
Une bassinoire de cuivre de bon usage
Une bassinoire de cuivre de bon usage
Deux cuillères à pot en fer
Un bronzin de métal pesant neuf livres avec son
ancière
Une poissonnière de cuivre pesant sept livres
Deux plaques de fer à passer le linge
Quinze assiettes d’étain commun, deux cuillères
d’étain et une broche
Un tablier d’indienne neuf et deux de serge à
l’angélique (?)
Une aulne trois quart de drap de Lodève neuf
Une toilette de toile variée
Onze nappes de triège (de
couture) et deux à la Venise de bon usage (brodée)
Vingt-cinq serviettes à
la Venise
Vingt-cinq coiffes de
nuit moitié usées
Deux tabliers de toile
de ritte neuf
Quatorze mouchoirs de
col de mousseline de bon usage
Vingt et un mouchoirs
de col de toile de ritte, un de coton et un de soie
Douze coiffes de toile
fine garnies de dentelles
Deux douzaines et
quatre coiffes de toile de ritte garnies de dentelles
Un garde-paille (matelas)
en toile d’étoupe neuf
Douze autres toiles en
ritte neuve lessivée
Six tabliers de mi-drap
du pays
Trente-cinq chemises de femme en toile ritte moitié usées
Vingt-deux draps de lit en toile commune et trois toiles étoupe tous de bon usage
Deux croix d’or, une bague d’or et un reliquaire d’argent
Un habit complet de serge à l’angélique moitié usé
Deux couvertures piquées en toile teinté de bon usage
Deux couvertures de drap de Maurienne barrées (rayées)
Trois carreaux (oreiller ?) pour le lit
Quatre planches de noyer neuves, une cassette en bois de noyer en menuiserie
Trois douzaines et cinq duelles de demi tonneaux non travaillées
Six sacs en toile d’étoupe de bon usage
Trente livres ritte et trente livres étoupe non filées
Trente-huit livres fils de ritte lessivés
Tous ces meubles sont dans sa maison de Montmélian
Et à Sainte Hélène du Lac dans les biens et bâtiments de (la présente) Françoise Pin sont
Premièrement une cuve de bois dur à deux cercles de fer, cinq tonneaux et
trois demi tonneaux cerclés de fer
Tous ces meubles sont dans sa maison de Montmélian
Et à Sainte Hélène du Lac dans les biens et bâtiments de (la présente) Françoise Pin sont
Premièrement une cuve de bois dur à deux cercles de fer, cinq tonneaux et
trois demi tonneaux cerclés de fer
(et …)
et une vache à poil froment (race Villard de
Lans ?)
Etienne BEAUQUIS, est dit négociant et bourgeois de Montmélian.
Il
habite avec Françoise PIN aussi Faubourg de la Chaine à l’entrée de
Montmélian. C’est là que Françoise donnera de nouveau naissance à 4
enfants :
- Jean Baptiste
BEAUQUIS (1730 - 1730)
- Antoine
BEAUQUIS (1732 - 1732)
- Françoise
BEAUQUIS (1734 - 1804)
- Barbe
BEAUQUIS (1735 - apr. 1790)
MONTMELIAN - Faubourg de la Chaine
Aujourd’hui
Françoise PIN décède en 1751 avant d’avoir
eu le temps de marier ses 2 filles alors âgées de 15 et 16 ans.
Etienne se remarie cinq ans plus tard
avec Françoise FRANCOZ, veuve d’environ 50 ans de Ecole-en-Bauges où elle
apparait 22 fois comme marraine mais qui ne semble pas avoir eu d’enfants...
Le nouveau couple est
parrain et marraine de deux petits-fils d’Etienne, Etienne LABORET à Montmélian
en 1757 et Etienne PACCARD à Arbin en 1761.
Les deux filles
d’Etienne se marient à Montmélian. Elles reçoivent chacune la même dot de 600
livres ainsi qu’un trousseau assez classique dans un garde-robes
(armoire).
Barbe se
marie en 1757 avec Charles LABORET qui est maître charpentier. Elle
donne naissance de 1757 à 1778 à quatorze enfants dont au moins neuf meurent malheureusement
en bas âge.
Son époux décède en 1781 et son fils ainé 4 ans plus
tard seulement âgé de 25 ans. Deux de ses enfants lui donneront tout de même une
descendance en Savoie. Barbe décède après 1790.
Sa sœur Françoise se marie en 1760 avec Joseph
PACCARD, peut-être cultivateur, et le couple s’installe à Arbin. Françoise
perd son époux en 1777 quelques mois après la naissance de son 10e
enfant et vit jusqu’à 70 ans.
Dans leur
testament signé en 1764, Etienne Beauquis et Françoise Francoz se nomment respectivement
légataires au dernier vivant de tous les revenus et usufruit de tous leurs
biens, les filles d’Etienne restant héritières universelles.
Mais après
le décès de leur père Etienne en 1768, l’ambiance avec leur belle-mère
Françoise Francoz se gâte… Les 2 sœurs portent requête contre elle en 1774 pour
paiement d’un reliquat dû sur leur héritage et la prise en charge des frais
engendrés par la réparation du toit d’une grange à Ste Hélène du Lac dont
Françoise Francoz conserve l’usufruit…
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