2- Les origines d'Albert

2 - Les origines d'Albert 


Albert est dit avoir environ 85 ans dans son acte de décès de 1736, ce qui situe sa date de naissance vers 1650.
 
C’est le contrat dotal de son fils Etienne en 1729 qui permettra dans un premier temps de préciser ses origines car il est cité comme « Albert fils de Claude de Saint-Sylvestre depuis de nombreuses années dans la commune de Montmélian ». Mais plusieurs Claude Beauquis apparaissent sur Saint-Sylvestre, en Haute-Savoie.

C’est encore dans le tabellion (ensemble des doubles des registres de notaires) de Conflans qu’un acte de procuration donné par Albert à son fils Etienne pour aller vendre tous ses biens à Saint-Sylvestre précise cette ascendance.

En effet, c’est avec André Beauquis, fils de Claude-Louis Beauquis lui-même fils de Claude, que la vente est signée en 1729. L’acte est difficilement lisible et le lien de parenté n’est pas indiqué mais d’après les dates, on peut assez sûrement supposer que Albert est le fils de Claude BEAUQUIS et de Janine PARENT mariés le 19 avril 1635. Janine Parent est originaire de Nonglard à quelques kilomètres...

C’est la recherche dans l’état civil de Saint-Sylvestre sur cette période qui confirme cette hypothèse. On trouve enfin la naissance d’Albert, le 27 janvier 1655 dans le hameau de Champolier.

 



On recense de même dans ce registre les 11 enfants qui constituent la fratrie d’Albert, dont au moins sept se sont mariés :

      ·        Jeanne BEAUQUIS - 1638
·        Claude BEAUQUIS - 1641
·        Claude Humbert BEAUQUIS - 1643
·        Claude Louis BEAUQUIS - 1646                marié en 1669 avec Claudine GOUVERNON
·        Jeanne BEAUQUIS - 1648            mariée en 1678 avec Nicolas DERIPES
·        Claude BEAUQUIS - 1651             marié en 1689 avec Françoise BOIS
·        Aymé BEAUQUIS - 1653               marié en 1687 avec Pernette SUBLIET
·        Albert BEAUQUIS - 1655             marié en 1696 avec Bernarde ARMAND
·        Jeanne Louise BEAUQUIS - 1656              mariée en 1685 avec Guillaume DERIPES
·        Louise BEAUQUIS - 1659             mariée en 1692 avec François CHAPPUIS
·        Michelle BEAUQUIS - 1661

Son père Claude a eu lui-même au moins 2 frères et 3 sœurs mariés à Saint Sylvestre.

Lors de son mariage en 1635, ce Claude, né vers 1610, étant dit lui-même « fils de Claude », on remonte ainsi l’ascendance des Beauquis à environ 1585 à Champolier, hameau de Saint-Sylvestre.

D’autres Beauquis résident dans ce même hameau, dont Christophe Beauquis, né aussi vers 1590, qui décède avec 6 de ses 7 enfants en septembre 1631 de « la contagion », peut-être la peste…

SAINT SYLVESTRE – Haute-Savoie

 

Vieille maison du Hameau de Champolier :


 Eglise de Saint-Sylvestre 
 
Je n’ai rien trouvé jusqu’ici sur la vie de Albert ente 1655 et 1696, année de son mariage, ni son métier à Montmélian, ni la raison de ce déplacement…

Ses liens avec Saint-Sylvestre ont été cependant maintenus car je l’ai retrouvé dans le tabellion d’Alby en 1703 lors d’un partage de terrains avec ses frères sous le prénom de Niber (!) et en 1715 lors de la vente de 2 vignes à l’un de ses frères sous le prénom de "Nibal (!) habitant de Montmélian".

Sa vie à Montmélian est aussi à remettre en parallèle avec la situation et les évènements à la même époque dans cette ville, notamment le siège de la ville en 1703-1705.


Montmélian - Gravure du XVIIIe siècle

Au XIIe siècle, Montmélian fait partie des résidences des comtes de Savoie. Aux XIIIe et XIVe siècles, Montmélian est un centre important, siège du bailliage de Savoie. Cela fait de la cité une véritable petite capitale, d’autant plus que le château est un des lieux de séjour favoris des comtes. Péages et droits divers permettent d’enrichir la châtellenie de cette ville-frontière au croisement des routes marchandes.

Une forme de réussite économique est visible à travers l’installation des couvents des ordres mendiants, les dominicains dès 1318, puis les capucins en 1599-1600. Montmélian est aussi un site viticole réputé, dont les vins sont servis à la table des princes de Savoie. Les ducs possèdent leurs propres vignes au pied du fort, dont les vins sont offerts aux hôtes de marque.

Au XVIIe siècle, Montmélian est considéré comme une des meilleures forteresses d’Europe, sans cesse remaniée, complétée, améliorée. La prospérité de la cité tient à plusieurs facteurs : située sur l’itinéraire des cols alpins, c’est un véritable " nœud " de communications, avec l’unique pont sur l’Isère entre Goncelin et Conflans, le pont " Morens " construit par l’architecte Cuenot de 1669 à 1684.

L’importance du trafic routier favorise le développement d’une grande rue commerçante au pied du rocher du fort, avec ses échoppes, ses tavernes, ses auberges et ses hôtels. La citadelle fait travailler et vivre une partie de la population.

Cependant, les guerres et sièges répétés du fort au XVIIe siècle remettent en cause l’existence même de la cité. La ville est à chaque fois en partie détruite et patiemment reconstruite.

Les habitants opposent une longue résistance aux troupes de Louis XIV durant le siège de 1691. Le siège de Montmélian commence le 7 septembre 1690. La ville subit des bombardements incessants et est incendiée, les pénuries d’eau et les maladies finissent par faire tomber la ville le 21 décembre 1691.

Mais le conflit repart de plus belle en 1703. Malgré le courage de ses défenseurs, la ville finira une fois de plus par se rendre en 1705 en raison de la famine. Après ce dernier siège, la citadelle est détruite sur ordre de Louis XIV.

C’est le début de deux siècles de léthargie, le destin militaire de la ville étant achevé, le commerce décline aussi, d’autant plus que l’endiguement de l’Isère dans la première moitié du XIXe siècle déplace les zones d’activité. Mais la cité conserve son rôle de centre-bourg du canton, avec une fonction viticole importante.
D’après diverses sources Internet -  https://www.montmelian.com/

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